Annoncé pour la première fois en juin dernier, Nioh 3 marque le retour de la célèbre franchise Souls-like/hack’n slash dans le folklore japonais de Team Ninja et Koei Tecmo et sortira le 6 février 2026 sur PC et PS5, soit un peu moins de six ans après le très bon Nioh 2. Entre-temps, un certain Elden Ring arrivé en 2022 a provoqué un séisme dans ce genre populaire, et a visiblement donné quelques idées aux développeurs pour ce troisième épisode. Une solide alternative au mastodonte de FromSoftware en vue ? Voici nos premières impressions via une preview de cinq heures de jeu réalisée sur PS5 Pro.
Entre Nioh 2 en 2020 et Nioh 3 à paraître début 2026, rappelons que Team Ninja s’était fendu en 2023 d’un Souls-like très similaire et aussi solide, mais cette fois dans le folklore chinois : Wo Long Fallen Dynasty. Le 20 octobre dernier, en partenariat avec Platinum Games, il a également régalé les fans d’une de ses franchises les plus emblématiques avec Ninja Gaiden 4. À l’instar d’Elden Ring de FromSoftware, ce qu’on a vu du prochain jeu du studio japonais emprunte à s’y méprendre de nombreuses influences de tous les titres précités. Premier retour dans un Japon féodal fantastique et plus ou moins dans la douleur pour vous détailler tout cela.
Nioh 3, ou Ninja Souls Gaiden ?
Après le premier Nioh, où nous incarnions William Adams, puis Nioh 2 qui nous plaçait dans la peau d’un hybride humain-yokai de notre propre création, Nioh 3 nous fait de nouveau jouer un personnage nommé : Tokugawa Takechiyo, destiné à devenir le nouveau Shogun. Malheureusement, son jaloux de frère décide de littéralement transformer le pays en enfer, invitant les démons sur Terre. Pour sauver sa patrie, notre héros devra… voyager à travers le temps pour la débarrasser de cette corruption.
Que les amateurs de création de personnage se rassurent, Nioh 3 permettra bien de créer son propre avatar, masculin comme féminin, comme la plupart des jeux Team Ninja/Koei Tecmo. En réalité, nous pourrons en faire… deux ! Ce troisième épisode apporte en effet un twist important à la licence : la possibilité de passer sans transition d’un gameplay samouraï à celui de ninja/shinobi. On retrouve donc bien la formule Souls-like/hack’n slash de la franchise, avec des combats exigeants et pléthore de butin à amasser, mais avec cette fois techniquement deux personnages à équiper de pied en cap. Les archétypes samouraï et ninja disposent en effet chacun de leur propre fiche, statistiques, armement et armure. Il faudra donc constamment composer avec cette dualité d’identité pour faire face aux nombreux défis qui nous attendent. À noter d’ailleurs que certaines attaques adverses ne peuvent être contrées qu’en changeant de forme au bon moment, un peu à l’image du « contre sous forme yokai » de Nioh 2.

Outre un système d’équipement propre à chaque « classe », les deux ne se jouent pas du tout de la même manière. Schématiquement, le samouraï de Nioh 3 reprend le gameplay classique des précédents jeux, avec notamment un système de postures basse, moyenne et haute, de parade parfaite et de ki à récupérer en se concentrant au bon moment après chaque coup, au risque de s’épuiser et de s’exposer à une punition fatale. Le ninja présente à l’inverse un style de combat nettement plus porté sur la rapidité, l’esquive et des attaques dans le dos plus mortelles, sans parler d'assassinats contre des ennemis pris par surprise. Il troque également les postures pour des techniques de ninjustu des précédents jeux comme l’utilisation de kunai et autres accessoires emblématiques des shinobi.

Nioh 3 entend ainsi autant plaire aux amateurs d’un gameplay « lourd » porté sur les attaques plus lentes, mais qui font de gros dégâts, et une bonne maîtrise de la parade ; qu’aux joueurs davantage à l’aise avec des combats nerveux et l’esquive. À noter d’ailleurs qu’il est tout à fait possible de faire l’intégralité du jeu en jouant uniquement samouraï ou ninja, ou bien de varier les plaisirs selon les besoins.

Autre point du gameplay de Nioh 3 qui connaît une légère altération, mais qui reste fidèle à ses origines : le système des Esprits Gardiens. En plus de la vie et du ki (l’endurance), on pourra invoquer ces esprits en consommant une jauge d’Amrita. Cela se traduira par des techniques supplémentaires à notre arsenal. Enfin, la transformation en yokai de Nioh 2 se mue ici en une fusion avec cet esprit, pour devenir brièvement invulnérable et infliger d’énormes dégâts. À consommer cependant avec précaution, car cette capacité met beaucoup de temps à se recharger. Outre les Gardiens, on pourra également utiliser les âmes de yokai vaincus, qui prennent ici la forme de consommables à recharger auprès des autels (ou « feux » pour les intimes du genre Souls-like).

Nioh 3 dédouble en quelque sorte la complexité de son gameplay tout en la diluant dans les deux styles de combat qu’il propose. Ce qui ne change en revanche pas, c’est la menace que représentent les ennemis qu’on va affronter, tant humains que yokai, avec un bestiaire ceci dit visiblement quasi identique à celui de Nioh 2, en tout cas de ce qu’on a vu. Sans une certaine maîtrise des mécaniques du jeu, la mort risque donc de vous guetter souvent. Vous avez toutefois désormais deux approches possibles pour essayer de vous en sortir. Reste cependant à voir si l’aspect hack’n slash de la franchise avec une véritable pluie de butin qu’on ramasse tous les deux mètres ne va pas à la longue se montrer trop redondant, maintenant qu’il faut gérer deux personnages distincts. Dans le cadre de cette preview, la chose restait encore assez digeste.
Un Japon féodal qui s'ouvre à l’influence d’Elden Ring ?
Outre la dualité de gameplay entre samouraï et ninja, cette preview de Nioh 3 nous a également permis… d’explorer un autre pan du jeu qui dénote radicalement avec ses aînés : son level design. Exit en effet les missions impliquant des petits niveaux couloirs, ce troisième épisode tente de mettre un pied dans la mode des mondes ouverts. Plus exactement, il va nous proposer ce que Team Ninja appelle des « régions ouvertes ». Celles-ci représenteront grossièrement les différentes ères du Japon féodal que notre personnage va arpenter pour sortir le pays des enfers.
En l’occurrence, notre preview de Nioh 3 nous proposait d’explorer l’époque Bakumatsu, avec sa propre zone ouverte à arpenter. À titre de comparaison, on peut donc dire que chaque ère du jeu représente peu ou prou une région d’un Elden Ring, comme les Nécrolimbes ou Caelid, par exemple. Chacune de ces époques nous fera rencontrer des alliés et ennemis uniques à une période donnée du Japon féodal. Reste donc à voir comment la narration évoluera avec cette thématique de voyage à travers le temps en toile de fond.

D’un point de vue purement gameplay, ces fameuses régions ouvertes de Nioh 3 ne devraient en tout cas pas dépayser nos habitudes outre mesure. Elles se découpent en effet en différents points d’intérêt plutôt classiques, avec des mini-donjons à braver, des boss redoutables à vaincre ou encore des camps à nettoyer, pour gagner de l’expérience et récupérer de l’équipement afin de renforcer nos personnages.

Nioh 3 apporte toutefois sa petite touche personnelle à cette approche « zones ouvertes » avec un ultime donjon, qui fait office de dernière étape dans notre exploration d’une époque du jeu : le Purgatoire. Il s’agit alors d’une sorte de portion des enfers dans le monde réel. Un peu comme le Royaume des Yokai dans les précédents épisodes, les démons y sont ici nettement plus puissants, faisant de ces donjons le pinacle de la difficulté de chaque région du titre. Pire encore, y prendre des coups entraîne une corruption, qui vient grignoter notre total de points de vie. En contrepartie, la jauge d’Amrita nécessaire à l’invocation de nos Esprits Gardiens se recharge bien plus vite, rendant donc leur utilisation plus régulière.

C’est d’ailleurs là que les points d’intérêts relativement classiques de chaque région de Nioh 3 prennent une dimension assez stratégique : faire le tour de la carte permet non seulement d’améliorer le build et l’équipement de nos samouraï et ninja, mais aussi de réduire la difficulté du Purgatoire. Là encore, vous avez donc deux approches : foncer en ligne droite, mais au prix d’une difficulté acérée ; ou explorer la zone au maximum, afin de vous faciliter un peu la vie avant de vous attaquer au donjon final.
Un Nioh 3 beau à se damner ?
Avant de conclure notre preview de Nioh 3, arrêtons-nous un instant sur l’aspect technique du jeu. Sur ce point, les jeux Team Ninja avaient tendance à marquer un petit train de retard. Dynasty Warrior Origins de Koei Tecmo apportait toutefois un peu de sang frais avec un nouveau moteur, qui restait malgré tout perfectible, de même que le plus récemment sorti Ninja Gaiden 4.
Force est de constater, en tout cas au vu du contenu de cette preview, que Nioh 3 s’inscrit dans la même dynamique. Les personnages sont globalement plutôt convaincants, on a droit à de jolis effets visuels, mais les textures gardent toujours un aspect un peu « baveux » quand on les regarde de trop près. Ceci étant dit, on a pu profiter de notre session de jeu sur Nioh 3 dans sa version PS5 Pro avec une fluidité impeccable à 60 images par seconde constantes en 4K (probablement upscalée).

Même si le jeu s’avère graphiquement un peu à la traîne, il se rattrape toutefois grâce à la direction artistique, signature de la franchise, avec un Japon féodal transfiguré par les paysages cauchemardesques tout en rouge et noir propres à la corruption démoniaque. On préfère en tout cas un Souls-like parfaitement fluide à une claque graphique mal optimisée, afin d’en apprécier pleinement le gameplay. Reste toutefois à voir si l’ensemble du jeu maintiendra des performances solides de bout en bout, au détriment d’un aspect visuel légèrement daté.

On attend Nioh 3… comme une suite prometteuse de la franchise Souls-like/hack’n slash
Avec cinq heures de jeu à notre actif, on ressort globalement satisfait de ce que propose Nioh 3. La dualité de son gameplay entre le samouraï et le ninja apporte une diversité bienvenue, et l’aspect « zones ouvertes » se montre sur le papier à la fois simple et efficace, sans pour autant dénaturer le degré d’exigence propre à la licence. Est-ce à dire qu’il s’agit-là de la forme ultime de l’approche Souls-like/hack’n slash de la franchise, en dépit d’un aspect visuel qui manque un peu de panache ? On est en tout cas très curieux de le découvrir à sa sortie le 6 février 2026 sur PC et PS5, le même mois d’ailleurs qu’un certain et extrêmement attendu… Resident Evil Requiem.